mercredi 19 mars 2008

Nicolas Sarkozy relance l’union Europe - Méditerranée


Les 13 et 14 mars derniers, le Conseil européen a officiellement approuvé le projet d’ « Union Pour la Méditerranée » (UPM) porté par Nicolas Sarkozy. Une bonne nouvelle pour les pays d’Europe et d’Afrique dont la coopération retrouve ici un nouvel élan.

Un engagement cher à Nicolas Sarkozy




Le projet d’une collaboration renforcée entre l’Europe et les pays du sud de la Méditerranée est avant tout issu de la volonté de Nicolas Sarkozy d’établir un véritable pont entre ces deux civilisations, afin de contrer le choc actuel des cultures et la montée des extrémismes religieux. C’est ainsi à l’occasion de la campagne présidentielle en février 2007 que le futur Chef de l’Etat a exposé son intention de donner une nouvelle impulsion au dialogue euro-méditerranée entamé en 1995 à Barcelone, et qui s’est avéré insuffisant en termes de moyen et de structures. « L’échec était prévisible dès lors qu’il s’agissait une fois de plus de faire dialoguer le Nord et le Sud […] en continuant d’opposer ses deux rives au lieu de les unir ».


Cette déclaration laissait bien entrevoir l’ambition de Nicolas Sarkozy pour la « région Méditerranéenne », lequel, après son élection, n’a pas attendu pour faire de cet engagement plus qu’une réalité, une priorité. En effet dès sa visite officielle au Maroc du 23 octobre 2007, le Chef de l’Etat a tenu à préciser la substance d’un projet, le définissant comme « un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe ». Cette union méditerranéenne Nicolas Sarkozy en a alors clairement défini les enjeux : « l’avenir de l’Europe, il est au Sud […] et si l’avenir de l’Europe est au Sud, celui de l’Afrique est au Nord ». D’où la nécessité de construire une « union de projets » concrets, une « enceinte de la méditerranée destinée à résoudre les problèmes qui ne peuvent être résolus qu’à l’échelle de la méditerranée ».


Une volonté politique

Déterminé à mener à bien ce projet déjà salué par de nombreux pays, le Président de la République n’a pas hésité à aller au devant des difficultés qui accompagnaient la construction de l’ « Union pour la Méditerranée ». Ainsi a-t-il redéfini sa proposition initiale de n’intégrer à l’UPM que les pays riverains de l’Afrique et de l’Europe pour satisfaire le souhait formulé par les pays du Nord de l’Europe de participer au projet. Un compromis a donc été trouvé entre la chancelière allemande Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, lequel dira à ce sujet : « on a trouvé un compromis autour de cette Union Pour la Méditerranée que nous voulons tous les deux et qui n’exclura personne ».

C’est ainsi que l’UPM a été présenté par le Président de la République Français le 13 mars dernier au conseil européen, qui lui a adressé un vaste soutien. « J’ai le plaisir de vous informer que demain matin sera formellement prise la décision de transformer le processus de Barcelone en Union Pour la Méditerranée. La décision a été prise ce soir, à l’unanimité, avec un grand enthousiasme » a déclaré Nicolas Sarkozy à l’issue du diner des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.


Un défi institutionnel et économique

L’Union Pour la Méditerranée sera donc composée des 27 Etats membres de l’UE et de 12 Etats du Sud et de l’Est de la Méditerranée dont l’Espagne, la Tunisie, la Croatie, la Grèce, l’Egypte, Israël, et les territoires palestiniens. La Turquie reste quant à elle réservée, tout comme le Liban et la Syrie qui ne se sont pas encore prononcés. L’union sera coprésidée tous les deux ans par un pays du Sud et un pays du Nord de la Méditerranée ; le compromis prévoit en outre l’organisation de sommets biannuels réunissant l’ensemble des pays membres. Il s’agit là de remédier à l’absence d’une structure spécifique et d’une réelle assise démocratique dont avait souffert le processus de Barcelone de 1995.

L’UPM s’articulera autour de projets concrets parmi lesquels figureront en priorité la dépollution de la méditerranée pour 2020, l’amélioration de l’accès à l’eau, la mise en réseau de pôles d’excellence méditerranéens, et la réalisation de projets agricoles communs. Cependant, le premier ministre slovène Janez Jansa, dont le pays préside actuellement l’UE, a bien affirmé que ce projet ne viserait pas à « trouver une solution aux problèmes entre Israéliens et Palestiniens », opposition qui avait considérablement réduit les résultats du processus de Barcelone.

S'agissant du financement de l’UPM, celle-ci se verra accorder par la Commission Européenne les fonds qui étaient alloués dans le cadre du processus de Barcelone. Toutefois, Nicolas Sarkozy a expliqué qu’il procèderait à des négociations afin de compléter l’apport de l’UE par des fonds privés.


Lancement le 13 juillet 2008

L’Union Pour la Méditerranée sera officiellement lancée le 13 juillet prochain lors d’un sommet rassemblant tous les pays de l’UE et les pays riverains du Sud, sous présidence française de l’Union Européenne. D’ici-là, beaucoup de travail reste à faire notamment sur les détails de la composition de l’UPM. Mais il ne fait nul doute que la coopération des pays de l’Europe et du Bassin méditerranéen a trouvé là un nouvel élan.

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