vendredi 28 septembre 2007

La réforme des régimes spéciaux est engagée

Conformément aux engagements pris pendant la campagne présidentielle, le Président de la République a présenté mardi 18 septembre les orientations de la réforme des régimes spéciaux que le Gouvernement va engager dès à présent.

Ce sont au total près de 500 000 cotisants et 1 100 000 retraités qui bénéficient des différents régimes spéciaux : régimes des industries électriques et gazières (EDF-GDF), SNCF, RATP, Opéra de Paris et Comédie Française, clercs et employés de notaires, parlementaires…


L’objectif est d’aboutir d’ici la fin de l’année à une harmonisation des règles des régimes spéciaux avec celles de la fonction publique et de mettre ainsi l’ensemble des Français sur un pied d’égalité dans la perspective du rendez-vous de 2008 sur les retraites.

1. La réforme des régimes spéciaux de retraite répond à un impératif d’équité et de justice.

a. L’effort de chacun est nécessaire pour contribuer à sauvegarder la retraite de tous.

• La réforme des régimes spéciaux annoncée par le Président de la République ne vise en aucune façon à opposer certaines catégories professionnelles à d’autres, mais au contraire à sauver la retraite de tous, menacée par les déséquilibres démographiques. A cet égard, les régimes spéciaux ne font pas exception. Des évolutions sont donc nécessaires pour assurer la viabilité et la pérennité de ces régimes.

Mais la réforme des régimes spéciaux est aussi guidée par un impératif d’équité et de justice. L’opinion publique ne comprendrait pas en effet que les salariés relevant des régimes spéciaux continuent d’être exemptés de l’effort collectif nécessaire pour assurer la pérennité de notre régime de retraite par répartition, alors que les salariés du secteur privé et les fonctionnaires y contribuent depuis 1993 et 2003 et qu’un allongement de la durée de cotisation (41 ans à l’horizon 2012) est prévu par la loi Fillon.

C’est d’autant plus nécessaire que la spécificité des professions concernées, qui a justifié historiquement la mise en place de ces régimes spéciaux, a beaucoup évolué. La pénibilité de ces métiers a fortement diminué et l’espérance de vie des ressortissants de ces régimes est identique voire légèrement supérieure à celle des retraités des autres régimes (à l’exception des marins et des mineurs).

b. C’est un engagement fort du Président de la République pendant la campagne qui est tenu.

• Le Président de la République s’est engagé très clairement pendant la campagne à mettre en œuvre la réforme des régimes spéciaux afin que tous les salariés soient traités sur un pied d’égalité en matière de retraite. Les Français nous ont donné mandat pour mener à bien cette réforme trop longtemps différée. Nous devons respecter cet engagement. Les enquêtes d’opinion témoignent à cet égard de l’attente forte des Français.

2. Bien entendu, cette réforme se fera dans un esprit de dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés et en s’appuyant sur la négociation au sein des branches ou des entreprises.

L’objectif est clair : harmoniser les règles des régimes spéciaux avec celles applicables à la fonction publique qui ont été modifiées en 2003. Chaque statut gardera des éléments spécifiques mais la convergence avec les autres régimes de retraite est un impératif.

• Sous l’autorité du Premier ministre, Xavier Bertrand, ministre des Relations sociales, du travail et de la solidarité, va lancer dès à présent la discussion avec l’ensemble des acteurs concernés : confédérations et fédérations syndicales, présidents des groupes et commissions parlementaires, dirigeants d’entreprise.

• A l’issue de ces entretiens, qui se dérouleront sur deux semaines, les principes communs de l’harmonisation des régimes seront précisés. Ceux-ci seront ensuite déclinés par la négociation, entreprise par entreprise ou au sein des branches, pour tenir compte de la spécificité de chaque régime. L’ensemble des sujets seront ainsi mis sur la table : allongement de la durée de cotisation, mise à la retraite, décote/surcote, indexation des pensions, bonifications, pénibilité, rythme d’application de la réforme.

Dans quelques mois, une étape décisive en matière d’harmonisation des régimes de retraites et d’équité aura ainsi été franchie, qui permettra d’aborder le rendez-vous de 2008 sur les retraites.

jeudi 20 septembre 2007

Recours aux empreintes génétiques par le demandeur d’un visa de long séjour pour raison familiale : de quoi s’agit-il ?


Dans le cadre de l’examen du projet de loi portant sur la maîtrise de l’immigration, l’intégration et l’asile, le député Thierry Mariani vient de déposer un amendement proposant le recours aux empreintes génétiques par le demandeur d’un visa de long séjour pour raison familiale. Au-delà de la polémique, de quoi s’agit-il ?

Un récent rapport du sénateur de la Haute-Loire Adrien Gouteyron indiquait que la fraude documentaire est devenue un phénomène endémique dans certaines régions du monde. D’après les chiffres du ministère des Affaires étrangères, « 30 à 80 % des actes vérifiés sont frauduleux dans des pays tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, les deux Congo, le Togo, Madagascar ou les Comores ».

L’ampleur de ce phénomène était également identifiée en 2006 par l’ancien député Patrick Delnatte dans son rapport sur le projet de loi relatif à la validité des mariages.

La fraude aux actes de l’état civil se manifeste par la production auprès des autorités françaises de documents falsifiés ou frauduleux, délivrés avec la complicité des autorités locales, ainsi que de jugements supplétifs ou rectificatifs concernant des naissances ou des filiations fictives et des reconnaissances mensongères d’enfants. Dans ces conditions, les autorités diplomatiques et consulaires ont le plus grand mal à s’assurer de l’existence d’une filiation légalement établie, ce qui encourage la fraude dans le cadre du regroupement familial ou du rapprochement familial demandé par les réfugiés et les bénéficiaires de la protection subsidiaire.
Confrontés au même problème, onze pays européens utilisent la technique complémentaire de la comparaison des empreintes génétiques pour établir l’existence d’une filiation génétique. Les représentants de la direction des Français à l’étranger et des étrangers en France signalent un risque d’afflux vers nos postes des demandes qui se détournent désormais de nos partenaires européens ayant mis en place des tests ADN.
Afin que le doute portant sur ces actes d’état civil n’entraîne pas un rejet systématique des demandes, l’amendement propose de permettre au demandeur d’un visa la faculté de solliciter la comparaison, à ses frais, de ses empreintes génétiques ou de celles de son conjoint avec celles des enfants mineurs visés par la demande de regroupement familial (article L. 411-1 du CESEDA) ou de rapprochement familial (articles L. 313-13 et L. 314-11 du CESEDA).
L’article L. 111-6 du CESEDA relatif à la vérification des actes d’état-civil étrangers par les postes diplomatiques et consulaires serait donc modifié afin d’autoriser l’utilisation de cette technique complémentaire. Par ailleurs, il est nécessaire de modifier l’article 226-28 du Code pénal qui prévoit les cas dans lesquels il est possible d’avoir recours à la recherche d’empreintes génétiques.
Le dispositif envisagé ne remet d’ailleurs aucunement en cause les droits de l’étranger demandeur :

  • il ne pourrait être mise en œuvre qu’à l’initiative du demandeur et ne pourrait donc pas lui être imposée : elle lui permettra alors de prouver sa bonne foi et d’accélérer la procédure lorsqu’il est ressortissant d’un pays dont l’état civil est balbutiant ;
  • pour les réfugiés statutaires, il constituerait une garantie puisque ceux-ci dépendent aujourd’hui de la bonne volonté des autorités des pays qu’ils ont fuis pour l’obtention des documents nécessaires au rapprochement familial ;
  • il ne remet pas en cause le principe selon lequel la filiation est valable, même si elle n’est pas établie avec les deux parents. Le dispositif prévoit donc explicitement que la filiation pourra n’être établie qu’avec l’un des deux parents. D’ailleurs l’article L. 411-2 du CESEDA prévoit que le regroupement familial peut être demandé pour les enfants mineurs du demandeur ou de son conjoint ;
  • il ne remet pas non plus en cause la possibilité d’accueillir en France les enfants adoptés par le demandeur qui auront fait l’objet d’une décision d’une juridiction. Les dispositions de l’article L. 411-3 du CESEDA concernant la venue en France d’enfants pour lesquels le demandeur disposent de l’exercice d’une autorité parentale en vertu d’une décision d’une juridiction étrangère restent également inchangées.

samedi 8 septembre 2007

Conseil des Ministres à Strasbourg : des engagements forts

Comme on pouvait s'y attendre, le premier Conseil des ministres décentralisé à Strasbourg a été un franc succès. Tant au niveau de la communication présidentielle que des grands dossiers régionaux, ce dernier point étant le plus fondamental.

La plus grande et importante annonce concernait bien évidemment le TGV-Est puisque les premiers coups de pioche de la deuxième phase reliant Baudrecourt à Strasbourg seront donnés en 2010. Cela signifie que le scénario catastrophe que l'Alsace a connu durant deux décennies – l'éternel report des travaux – ne se reproduira probablement pas, puisque les travaux commenceront pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. A en croire les deux têtes de l'exécutif, cet engagement est ferme et définitif. Une immense nouvelle pour l'Alsace !
L'autre chantier primordial concernait le grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg. Ce dernier semble être sur de bons... rails. François Fillon a en effet certifié que le décret déclarant d'utilité publique cette réalisation sera déposé au Conseil d'Etat prochainement.
Côté transport toujours, la taxe sur les poids lourds sera expérimentée dans la région dès 2008, afin de rééquilibrer les flux de camions de part et d'autre des rives du Rhin. Yves Bur sera, sans aucun doute, ravi !

Le deuxième chapitre majeur abordé était bien entendu la dimension européenne de Strasbourg qu'il s'agit de consolider. A cet égard, le gouvernement a rappelé que Strasbourg était plus que jamais l'"autre capitale française". Plus concrètement, une école européenne destinée en premier lieu aux enfants des fonctionnaires européens devrait voir le jour.
Et puis surtout, la fusion des trois universités strasbourgeoises à l'horizon 2009 a été confirmée. Couplée à la loi sur l'autonomie votée en juillet dernier, cela fera de la future université de Strasbourg l'une des plus grandes universités à l'échelon continental.

Pendant ce temps-là, quelques ministres faisaient le tour de la région : Michel Barnier dans les vignes de Blienschwiller avec Antoine Herth, Rachida Dati à Colmar, Christine Albanel à Sélestat ou encore Roselyne Bachelot à Mulhouse.

Le Conseil des ministres décentralisé : une expérience à renouveller, sans l'ombre d'un doute !


Communiqués diffusés à l'issue du Conseil :